Cabinet spécialisé de gynécologie
L'infection congénitale par le cytomégalovirus (cCMV) est un problème de santé majeur, surtout chez les femmes enceintes. Environ 0,64 % des nouveau-nés dans le monde sont affectés par cette infection virale, qui peut entraîner des complications graves, notamment la surdité et des troubles neurologiques. Cet article explore les mécanismes de transmission, les risques et les options de traitement de cette infection.
Le cytomégalovirus est transmis de la mère à l'enfant pendant la grossesse, souvent par le biais d'une infection primaire chez la mère. L'une des principales sources d'infection pour les femmes enceintes est le contact direct avec de jeunes enfants, en particulier ceux qui excrètent le virus dans leur salive ou leur urine pendant une longue période. Cela peut poser un risque important pour les femmes enceintes, notamment celles qui travaillent avec des enfants ou qui en ont déjà à la maison.
Le cCMV est particulièrement dangereux en cas d'infection pendant le premier trimestre de la grossesse. À ce stade, le virus peut gravement affecter le développement du fœtus, entraînant des séquelles à long terme. Ces séquelles incluent des troubles auditifs, tels que la surdité neurosensorielle, ainsi que des retards de développement neurologique. Les conséquences peuvent se manifester bien après la naissance, ce qui rend le suivi à long terme des enfants infectés crucial.
Le diagnostic prénatal du cCMV repose souvent sur des tests de PCR effectués sur le liquide amniotique, qui permettent de confirmer l'infection chez le fœtus. Ces tests sont généralement effectués après la 17e semaine de grossesse, une fois que l'infection maternelle a été confirmée. Si une infection est détectée, il est essentiel de suivre de près l'évolution de la santé du fœtus, car le traitement précoce peut limiter les dommages à long terme.
Après la naissance, les nouveau-nés infectés par le cCMV sont suivis de près pour détecter d'éventuels symptômes, notamment des troubles auditifs. Un traitement antiviral, tel que le valganciclovir, peut être administré pour réduire l'impact de l'infection. Ce traitement est plus efficace s'il est commencé dans le premier mois suivant la naissance.
Il n'existe actuellement pas de vaccin contre le CMV. Cependant, des mesures préventives peuvent être prises pour limiter les risques de transmission, telles que :
Le cytomégalovirus congénital est un problème de santé publique important qui peut avoir des conséquences graves pour les nouveau-nés. Grâce à un dépistage précoce et à un suivi rigoureux, il est possible de réduire les risques de complications à long terme. Il est essentiel que les femmes enceintes soient informées des risques et des mesures de prévention à adopter pour protéger leur santé et celle de leur enfant à naître.
Référence : Consensus recommendation for prenatal, neonatal and postnatal management of congenital cytomegalovirus infection from the European congenital infection initiative (ECCI), The Lancet Regional Health - Europe, 2024.